Mythes & Légendes

Par Christophe L.

8 légendes urbaines japonaises : Entre terreur et tradition

Il existe une multitude de légendes de ce genre au Japon, et nous allons en explorer quelques-unes en détail. Ces histoires, empreintes de mystère et de frissons, sont ancrées dans la culture japonaise. Nous tenterons également de comprendre l’origine de ces récits qui terrifient et fascinent.

Kuchisake-onna

Kuchisake onna

La légende de la femme à la bouche fendue (Kuchisake-onna) est une histoire destinée à inculquer la peur chez les enfants de se promener seuls la nuit. Selon cette légende, une femme masquée, un visage autrefois défiguré par une jalousie brutale, hante les rues nocturnes. Elle aborde les enfants isolés avec une question morbide sur sa beauté, entraînant des conséquences fatales quelle que soit leur réponse. Certains disent que cette histoire puise ses racines dans des récits de l’époque d’Edo, où de telles mutilations étaient une punition pour l’adultère. D’autres versions suggèrent que des bonbons ou de l’argent peuvent détourner son attention, ajoutant une nuance complexe à cette effrayante rencontre.

Teke-Teke

Teke-Teke

Teke-Teke raconte la tragédie d’une femme qui s’est suicidée en sautant sur les rails du métro, se retrouvant coupée en deux. Son esprit rancunier, errant avec seulement la moitié supérieure de son corps, poursuit ses victimes dans un bruit distinctif de grattage. Cette légende pourrait symboliser la peur collective des accidents ferroviaires, un sujet sensible dans un pays où le train est un moyen de transport majeur. Teke-Teke a également imprégné la culture populaire, inspirant divers films d’horreur, témoignant de son emprise sur l’imagination collective.

Si quelqu’un apprend son récit, il se pourrait que cette entité spectrale lui apparaisse dans le mois suivant. Kashima Reiko, connue pour son interrogation énigmatique « Où sont mes jambes ? », poursuit avec des questions pièges comme « Qui te l’a dit ? » et « Quel est mon nom ? » avant de s’en prendre aux jambes de sa victime. Cependant, il existe un moyen de la déjouer : en répondant que ses jambes se trouvent à l’autoroute Menshin, que c’est Kashima Reiko elle-même qui a révélé cette information, et en affirmant que son véritable nom est Kamen Shinin – un terme signifiant « masque de démon de la mort », qui serait l’origine étymologique du nom Kashima Rei.

Hanako-san

Hanako-san

Hanako-san, une présence surnaturelle dans les écoles, est une légende familière pour de nombreux écoliers japonais. L’esprit de « Mademoiselle Hanako » hante les toilettes, spécifiquement la troisième cabine du troisième étage. Similaire à « Bloody Mary » dans la culture occidentale, Hanako-san incarne les peurs enfantines et l’étrangeté des lieux familiers. Cette entité, bien que potentiellement malveillante, est généralement inoffensive tant qu’on ne la provoque pas. Elle reflète peut-être les angoisses liées à l’école et l’enfance.

Selon cette célèbre légende urbaine, si l’on frappe trois fois à la troisième cabine des toilettes pour filles situées au troisième étage, tout en demandant « Es-tu là, Hanako-san ? » (« Hanako-san irasshaimasu ka » en japonais), on entendrait une réponse énigmatique : « Oui, je suis là » (« Hai »). En ouvrant la porte de cette cabine, on serait alors confronté à la vision d’une jeune fille vêtue d’une robe rouge. Hanako-san, figure emblématique des récits scolaires au Japon, est souvent évoquée dans des jeux de bravoure ou de défis parmi les écoliers, rappelant la légende de Bloody Mary dans les cultures anglo-saxonnes.

Gozu – Tête de boeuf

gozu tête de boeuf

La terrifiante légende de Gozu, connue sous le nom de « Tête de boeuf », parle d’un récit si horrifiant qu’il en est tabou. Découvert dans un livre ancien, ce conte serait tellement effrayant que quiconque l’entend ou le lit risque de perdre la raison. Cette légende pourrait être interprétée comme une métaphore des horreurs inexprimables, une sorte d’horreur lovecraftienne où l’inconcevable joue un rôle central. Elle souligne la puissance des mots et des histoires, capables de déclencher une folie incontrôlable.

Gashadokuro

Gashadokuro

Gashadokuro, un squelette géant, est l’incarnation des peurs nocturnes et du danger de la nuit. Cette entité, formée des âmes de ceux dont les corps n’ont pas été enterrés, suit silencieusement sa proie avant de frapper fatalement. Ses origines pourraient être ancrées dans les récits de guerres et de famines, où les cadavres étaient laissés sans sépulture. Gashadokuro symbolise la colère et la souffrance des âmes oubliées, rappelant la nécessité de respecter les morts.

Les Gashadokuro, dans le folklore japonais, sont décrits comme des esprits prenant la forme de squelettes immenses, mesurant environ quinze fois la taille d’un être humain moyen. On dit qu’ils naissent des ossements de personnes ayant succombé à la famine ou tuées au combat, mais dont les corps n’ont pas été honorés par une sépulture. Ces yōkai, errant après minuit, chassent les voyageurs isolés pour les saisir et mordre leur tête, buvant ainsi le sang qui s’écoule. Un signe annonciateur de leur présence est un bourdonnement dans les oreilles, avertissant de leur approche imminente. Les Gashadokuro sont réputés pour leur capacité à rester invisibles et pour leur invincibilité, bien que les o-fuda, des talismans shinto, soient censés les repousser.

Nure-onna

Nure-onna

Nure-onna, la légende de la femme-serpent, est un récit plus tragique qu’effrayant. Elle raconte l’histoire d’une jeune fille noyée, devenue un serpent géant. Les tentatives de sauvetage par des passants se terminent souvent par leur propre perte, avalés entiers par la créature. Cette légende peut être vue comme un avertissement contre les dangers des eaux, ainsi qu’une métaphore de la méfiance envers les inconnus.

Les intentions d’une nure-onna demeurent mystérieuses. Dans certaines récits, elle se présente comme une créature monstrueuse, possédant une force colossale capable d’abattre des arbres avec sa queue, et elle se nourrit des humains. Elle porte toujours avec elle un petit paquet, contenant un enfant qu’elle utilise comme appât pour attirer d’éventuelles proies. Si une âme bienveillante se propose de tenir le bébé à sa place, la nure-onna consent à cette offre. Cependant, si quelqu’un tente de jeter le paquet, il découvre rapidement qu’il ne s’agit nullement d’un enfant. Au lieu de cela, le paquet devient extraordinairement pesant, entravant la fuite de la victime. La nure-onna utilise alors sa longue langue de serpent pour aspirer le sang de sa victime.

Dans d’autres récits, une nure-onna recherche simplement la solitude lorsqu’elle lave ses cheveux et réagit de manière violente envers ceux qui la perturbent.

Aka Manto

Aka Manto

Aka Manto, ou la légende de la cape rouge, se déroule dans un contexte apparemment banal – une salle de bains publique. Une voix énigmatique propose un choix macabre entre une cape rouge ou bleue, mais chaque choix mène à une mort violente. Dans certaines histoires, refuser de choisir est la seule échappatoire. Aka Manto incarne la peur de l’inconnu et de l’impuissance, typique des histoires de fantômes japonais.

On dit que cet esprit serait celui d’un jeune homme, lui-même victime de persécutions en raison de sa remarquable beauté. On prétend qu’il aurait été découvert sans vie dans les toilettes, et que son esprit reviendrait désormais pour se venger des humiliations subies après la macabre découverte de son corps.

L’enfer de Tomino

L'enfer de Tomimo

L’Enfer de Tomino se base sur un poème, considéré comme maudit. La légende prévient contre la lecture à haute voix de ce poème, sous peine d’attirer le malheur. Ce récit, empli de thèmes sombres et abstraits, représente l’attrait et le danger des mots. Il s’inscrit dans une tradition japonaise de poèmes et d’histoires ayant des pouvoirs surnaturels présumés.

Ces récits, ancrés dans la tradition japonaise, sont plus que de simples histoires pour effrayer les enfants. Ils reflètent les craintes, les valeurs et l’histoire d’une culture riche et complexe. En les explorant, on découvre non seulement des aspects fascinants du folklore japonais mais aussi des aperçus uniques sur la psyché collective de la société.

Ces récits, bien que terrifiants, sont aussi un rappel de notre besoin commun de donner un sens au monde qui nous entoure, de comprendre l’incompréhensible et de trouver notre place au sein des mystères de l’existence.

Bonjour, je suis Christophe L.
Je vous partage mes découvertes sur l'étrange et l'inexpliqué. Ces articles ont pour but de divertir.
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